Le Plan Informatique pour Tous ?

15 sujets de 31 à 45 (sur un total de 65)

  • Amitoo

      #280418

      Super l’article vinzo. Cela permet de savoir un peu comment cela s’est passé et de voir les têtes. Je me demande où étaient les locaux parisiens.

      J’en ai profité pour océérisé l’article :

      Thomson lance deux nouveaux micros : le M0 5 et le T0 7—70. Objectif : en vendre 120 000 cette année et 200 000 l’année prochaine. Une aventure rendue possible grâce à une étonnante poignée d’hommes. Tel José Henrard, le père des micros Thomson.

      Dans certains organismes où les « vedettes » de la micro française ont l’habitude de se côtoyer, on me demande parfois si je suis le frère d’Olivrer Henrard. Mon frère qui s’occupe de formation a en effet de nombreux contacts dans les milieux informatiques », explique en souriant José Henrard, responsable architecture de la SIMIV, la filiale de la branche grand public du groupe Thomson en charge du développement de la micro familiale. Qui pourrait en effet soupçonner cet ancien chercheur du CNRS qui travaillait sur la socio-économie urbaine jusqu’en 1979 d’être l’un des cerveaux de la micro française ? Et pourtant si un groupe comme Thomson peut aujourd’hui se lancer véritablement sur le marché, c’est grâce à des hommes comme José Henrard, le père du T0 7 dont les fils spirituels sont le M0 5 et le T0 7-70 (voir pages suivantes pour les spécifications techniques).
      De taille moyenne, préférant les certitudes de son labo aux bruits des colloques, cet homme aux semelles de silicium a découvert la micro presque par hasard. Il commence à jouer avec une carte que son frère, Olivier, remet aux stagiaires de la société de formation à la micro qui l’emploie. L’univers des puces le fascine tandis que son intérêt pour les recherches urbaines s’émousse. José saute sur une occasion : suivre un stage de 15 jours dans un labo à Paris VI. Des jours qui nourrissent sa passion naissante. A tel point qu’il devient un des habitués du labo. Il conçoit même un micro baptisé « Ramsès ». Fine allusion à ses 16K de Ram. En quelques mois, son existence bascule. L’université avait déjà perdu un enseignant. Le CNRS perd un chercheur. Et l’industrie gagne une véritable intelligence. « J’étais déjà un vieux chercheur. Ma thèse qui était terminée, ne m’ouvrait aucun avenir. » Il rentre début 79 chez Thomson. Le géant français de l’électronique se lance en effet timidement dans la micro.
      Très timidement. A l’époque trois machines existent sur le marché : le TRS 80 de Radio-Shack, l’Apple et le Pet de Commodore. Atari qui démarre, n’a pas encore sorti sa première machine. L’équipe de la micro installée dans l’usine de Moulins ne compte que quatre gaillards : un ingénieur mécanicien qui avait travaillé sur un projet de vidéodisque grand public, un ingénieur électronicien, Michel Leduc, aujourd’hui responsable de l’équipe du laboratoire micro installée à l’usine d’Angers et une secrétaire-assistante. La cellule travaille presque en perruque. Elle ne peut compter que sur ses propres forces. Objectif : sortir une machine a 2000 F 1979 (environ 3 000 F 1983) qui soit un micro éducatif et qui intègre la dimension télématique. Nos aventuriers qui sont toujours quatre — un informaticien a remplacé le mécanicien — réussissent en quelques mois un petit exploit : sortir un prototype en septembre 81. Même si l’esthétique laisse à désirer — c’est un coffret d’électrophone qui lui a donné asile —, le micro tourne. Avec la première version de Pictor, une simulation Télétel et le système de menu que les propriétaires de micros Thomson connaissent bien. La haute direction est finalement convaincue par le travail de ces quatre pèlerins des temps modernes. En octobre 80, Thomson décide de se lancer véritablement dans la micro. Avec l’appui actif des hommes de chez Nathan dont les analyses ont aidé à arracher le feu vert.

      Transformer l’essai

      « Sur le moment, se souvient José Henrard cela a été la panique. Il a fallu embaucher une dizaine d’ingénieurs de haut niveau. Et transformer l’essai. Car concevoir un prototype, ce n’est finalement pas grand-chose. Le plus difficile, c’est de réussir le passage a la production industrielle ». C’est en effet un nouveau métier que les hommes doivent apprendre. Avec patience et rigueur. « La clé de notre succès, assure José Henrard, c’est d’avoir travaillé dans l’usine de Moulins qui fabrique 200000 chaînes hi-fi par an. C’est là que vous comprenez ce que c’est que la réalité de la production. Vous n’avez pas le droit de jouer à l’apprenti sorcier. Nous qui avions une tendance certaine à travailler dans l’improvisation et la haute fantaisie, nous étions en prise directe sur la réalité. Une chaîne, c’est 150 personnes. Décider de l’arrêter est une très grave responsabilité ».
      Rimbaud du silicium, José Henrard a en effet une responsabilité importante. D’autant plus importante que le groupe Thomson met depuis plusieurs mois les bouchées doubles pour compter parmi les grands de la micro en s’emparant de 20 à 25 % du marché français dans la tranche des machines à moins de 5 000 F. Il a créé la Société internationale de micro-informatique et de vidéo (SIMIV).

      Un parc de 45 000 machines

      Fonctionnant comme une véritable PME., cette jeune société compte aujourd’hui une centaine de personnes. A sa tête, Jean Gerothwohl, 45 ans, un spécialiste des produits de grande consommation précédemment directeur général de Leo Burnett inc. (la 3° agence de communication aux USA) qui a su structurer un véritable réseau commercial (1000 points de vente). « Nous jouons un rôle d’ouvreur de marché affirme Jean Gerothwohl. Pour la première fois, une marque grand public s’attaque au marché de la micro. C’est une première en Europe. Et cela ne lait que commencer au Japon avec des groupes comme Sony, Sanyo. JVC. » Son coup d’éclat : le paquet cadeau lancé à Noël dernier. Une opération qui a véritablement lancé le TO7 sur le plan commercial. En quelques semaines, plus de 15000 machines ont été vendues. « Nous avons bénéficié de cet élan jusque fin mars » assure Francois Schapira, directeur des ventes. Ce tir au but permet à Thomson de revendiquer un parc de 45 000 machines dont 4 500 seulement achetées par l’Éducation nationale.
      Regroupant à la fois les hommes responsables de la commercialisation, du soft avec TO TEK qui sera certainement filialisé, et de la recherche — prospective — José Henrard et son équipe d’une quinzaine d’ingénieurs de haut niveau qui travaillerait sur un micro 16 bits – la SIMIV n’est qu’un des chaînons de la chaine micro-informatique mise en place par Thomson.
      A moins de quatre heures de train de Paris, d’autres hommes et femmes vivent eux aussi au quotidien la micro. Ce sont les 651 salariés de l’usine Thomson de St Pierre Montlimart, près d’Angers. Depuis janvier 1983, cette usine fabrique des TO 7. Une nouvelle reconversion pour cette entreprise qui en moins de 75 ans a vécu quelques-unes des grandes étapes de la révolution industrielle. Elle est passée de la fabrication de lampes à celle de tubes électroniques, puis de celle des téléviseurs couleur à l’assemblage de châssis de télévision. Fantastique voyage au cœur de la modernité que ces hommes et ces femmes de la région des Mauges ont vécu. Une adaptation à la fois redoutée et souhaitée car elle va donner un nouveau souffle à cette usine dont la télévision ne peut plus assurer l’avenir. N’employant que 25 % de l’effectif, la fabrication du MOS et du T0 7—70 devrait mobiliser à terme, si tout marche bien, la totalité des salariés. La production devrait atteindre près de 1 000 machines par jour dès septembre. Soit cinq fois la production d’il y a plusieurs mois. Le temps où José Henrard et ses trois collègues de Moulins travaillaient en francs-tireurs est tout à fait révolu.

      Le début d’une véritable gamme

      Après l’aventure humaine, la technique. Les deux nouvelles machines conservent la philosophie du T0 7, avec lequel elles maintiennent un bon niveau de compatibilité. Des solutions techniques nouvelles ont été adoptées mais le Basic Microsoft, toujours aussi puissant reste le même. Le M0 5, version hautement améliorée et simplifiée du T0 7 vise le vrai grand public. Tout est fait pour qu’il puisse être mis partout : à la maison ou dans une salle de cours et entre toutes les mains : du débutant au programmeur confirmé. Le M0 5 a un design soigné pour s’intégrer facilement à n’importe quel lieu. Ses formes arrondies et sa couleur anthracite sont faites pour.
      Bien des détails gênants du T0 7 ont disparu. Tout d’abord le clavier de 57 touches est adapté à l’usage grand public. Il est muni de véritables touches à déplacement… Ce système allie la facilité de trappe d’un clavier mécanique sans en avoir la fragilité. Ici pas de mécanisme, les touches pressent deux feuilles de mylar résistantes à toutes les épreuves et garanties d’une fiabilité aussi nécessaire que suffisante. Les touches de type « gomme » possèdent en plus des symboles usuels du clavier AZERTY, la plupart des mots clés du Basic pour raccourcir leur saisie à une frappe avec appui simultané sur une touche préfixe largement dimensionnée pour limiter les maladresses de l’utilisateur. Les caractères accentués sont également plus accessibles et les quatre touches directionnelles sont maintenant logiquement positionnées.
      Le M0 5 possède une trappe verticale à mémo 5 (les cartouches de mémoire morte contenant des logiciels de base ou d’application) à enfichage. Elle est protégée par deux volets mobiles libérant l’utilisateur des soucis de chargement des logiciels et ce en toute sécurité. Pour diminuer l’encombrement du système, Thomson a opté pour un transformateur muni d’un interrupteur pour l’alimentation de son nouveau micro.  La mise en marche est tout aussi simple : un raccordement au téléviseur par la prise Péritélévision. On enfiche la prise du transfo et si on veut travailler en Basic c’est TOUT, car le MO 5 possède son Basic intégré, c’est-à-dire qu’une partie de sa mémoire est du type ROM (read only memory) et contient d’une manière permanente l’interpréteur Basic. Pour les logiciels en mémo 5 comme Pictor, Logo. Forth. etc., il suffit d’enficher celle de son choix avant de mettre sous tension et être immédiatement à pied d’œuvre.

      48 K octets de RAM dont 32 K  pour l’utilisateur

      A l’intérieur, le M0 5 diffère nettement du T0 7. Il bénéficie d’un haut niveau d’intégration diminuant le nombre de boîtiers et simplifiant le design de la carte mère et du circuit imprimé.
      La mémoire est, d’origine, a 48K octets dont 32K de mémoire vive (RAM) pour l’utilisateur et 16K de mémoire morte (ROM) pour le moniteur qui gère les entrées/sorties (4K) et l’interprète… Basic (12K).
      La mémoire écran de 16K octets n’empiète pas sur l’espace mémoire de l’utilisateur et permet un affichage en 16 couleurs au lieu de 8 pour le T0 7. La définition reste identique 25 lignes de 40 caractères ou 820 X 200 points. Le M0 5 possède un connecteur pour un crayon optique optionnel (200 F) amélioré dans ses performances. Il localise un point jusqu’à 20 cm de l’écran et fonctionne avec un niveau plus faible de luminosité.
      A l’arrière, un seul connecteur pour y loger le contrôleur de votre choix (un à la fois) ou plus tard un boîtier d’extension. Mais attention tous les contrôleurs du T0 7 ne vont pas sur ce connecteur, en particulier ceux qui nécessitent différentes tensions d’alimentation comme la partie liaison série du contrôleur de communications (12 volts pour le port HS 232) ou l’extension télématique (modem). Mais il est prévu un boîtier pour extensions qui servira en outre à accueillir de nouveaux contrôleurs.

      Les extensions. — Avec ce connecteur, le M0 5 peut être relié à l’extension manettes de jeux TO 7/MO 5, l’extension communications TO 7/MOS mais uniquement pour la liaison parallèle type Centronics, ce qui permet l’utilisation des deux imprimantes du catalogue : l’imprimante thermique et l’imprimante matricielle, l’extension disquettes TO 7/MO 5 avec une totale compatibilité mais des disquettes DOS différentes.
      Thomson frappe un grand coup avec les nouvelles extensions TO 7/MO 5.
      L’extension incrustation est une petite révolution. Le grand atout du M0 5 est de pouvoir afficher textes et graphiques simultanément sur votre téléviseur par la prise Péritélévision en MEME TEMPS qu’il reçoit par l’antenne un programme d’une des chaînes ou bien des images vidéo d’un magnétoscope ou encore d’une caméra vidéo.
      Cette extension est la clé de voûte d’un nouveau système informatique exploitant toutes les sources audiovisuelles et maitrisables avec un micro-ordinateur grand public. Les applications visées sont bien entendu et en priorité l’interaction M0 5 et programmes de la télévision, en particulier les émissions d’enseignement, d’initiation du même type que celles qu’a réalisé la BBC. Mais le « plus » Thomson est que les téléspectateurs munis d’un M0 5 pourront en même temps, regarder l’émission, taper les programmes proposés sur le clavier et les faire « tourner ».

      L’extension digitallisation permet de digitaliser une image venant du téléviseur ou bien du tuner ou encore d’une caméra vidéo ou bien d’un magnétoscope etc. La digitalisation consiste à stocker dans la mémoire écran du M0 5, les points images (320 X 200) en 3 niveaux (noir, trame et blanc) dans n’importe quelle paire de couleurs et ceci à la vitesse de 2,5 images/seconde. Une fois mémorisée l’exploitation peut être un stockage ou une impression papier. Une fois stockée on peut utiliser une image pour faire un fond d’écran pour un logiciel, une phase de jeu ou même une page Télétel sans passer par l’assemblage mosaïque qui constitue un fastidieux travail d’horloger ou de tisserand.

      L’extension future Télétel dont Micro 7 par le biais de Théophile a déjà parlé ne sera disponible qu’avec le M0 5 muni de sa boîte d’extensions. L’extension déguisera le M0 5 en terminal Minitel couleurs grâce à un modem ultra-intégré et un conjoncteur mâle/femelle pour le raccordement sur votre ligne téléphonique. Une mémo 5 fournira tout le logiciel nécessaire au protocole de communication et à l’interrogation des différentes banques de données.
      Enfin le M0 5 aura son propre lecteur enregistreur de programme hautement fiabilisé et au design du même cru mais incompatible avec le mode d’enregistrement de celui du T0 7. Pour l’instant c’est un lecteur hybride fonctionnant pour les deux appareils qui est commercialisé. Il faut préciser qu’à partir de maintenant, toutes les cassettes de logiciels auront une face réservée pour chaque machine.

      o Les différences MO 5/TO 7-70 sont les suivantes :
      — Cartouches Mémo 7 et Mémo 5.
      — Mémoire utilisateur 32K pour M0 5 et 48K pour T0 7-70.  – Pas d’extension mémoire pour M0 5. Extension de 64K pour TO7—70. — Crayon optique intégré pour T0 7—70 ; optionnel pour M0 5.
      — Périphérique spécifique au T0 7-70 : L’extension télématique.
      — Lecteur de cassette : modèles différents.
      — Basic incorporé M0 5, en Mémo 7 pour T0 7-70.
      — Basic non compatible à 100 % : DOS et livres différents.
      — Frappe directe des instructions Basic en M0 5.
      — Nombre de connecteurs pour branchement d’extension et/ou périphérique : 1 pour M0 5, 4 pour TO 7-70.
      — Nombre total d’extensions et/ou périphériques : 3 pour M0 5, 6 pour T0 7-70.
      — Certains logiciels ne seront disponibles que sur TO 7—70 : traitement de texte, tableur.

      o Les caractéristiques identiques :
      — Clavier AZERTY ou QWERTY
      — Périphériques : extension Musique et Jeux, contrôleur de communication, contrôleur/lecteur de disquette.
      — Les produits logiciels commercialisés sur cassette seront compatibles M0 5 et T0 7.
      — Les langages Logo, Forth et Assembleur.

      o La compatibilité entre périphériques, pour les MO 5 et T0 7—70 :
      — Contrôleur de communication
      — Câble imprimante à impact
      — Imprimante à impact
      — Extension Musique et Jeux
      — Codeur-modulateur PAL
      — Contrôleur/lecteur de disquette (Attention ! Disquette différente pour les DOS de langage).

      o Périphériques compatibles avec TO 7-70 seulement :
      — Câble imprimante thermique
      — Codeur-modulaæur SECAM
      — Lecteur-enregistreur de programme (LEP).

      o Enfin notons les solutions pour M0 5 aux incompatibilités de matériels :
      — Le câble imprimante thermique peut être modifié pour fonctionnement correct avec l’imprimante thermique.
      — Le codeur-modulateur CGV permet de brancher un écran non équipé de la prise péritélévision.
      — Nouvelle imprimante thermique avec connecteur intégré fonctionne aussi sur TO 7 et T0 7—70.
      — Nouveau lecteur—enregistreur (LEP).

      o Le M0 5 moins puissant que le T0 7 possède des différences au niveau du BASIC. En particulier les possibilités suivantes n’existent pas dans le Basic M0 5 :
      — Toutes les instructions et fonctions liées à la double précision.
      — Les fonctions suivantes CSNG. OCT$. HEX$.*
      — Attribut de masquage. démasquage. — MID$ mais la fonction subsiste.
      — AUTO
      — DEF USB. DEF FN  – INPUT WAIT
      — ON PEN
      — PEN
      — LET
      — Le fichier « COMM :» ne peut être utilisé (il n’y a plus de liaison série).
      — Les caractères Teletel.

      o De plus les possibilités suivantes sont modifiées :
      — INKEY$ : Le caractère à introduire doit être frappé au moment de l’exécution de l’instruction. (il n’y a plus de mémoire de stockage du dernier caractère frappé).
      — PRINT USING : Les expressions de type chaîne de caractères ne sont pas traitées.
      — Fonction SCREEN : Le code ASCII obtenu est différent.
      — Le format physique des programmes sur cassette.
      — La structure de la mémoire est modifiée.
      (Attention aux PEEK et POKE).

      o Enfin, des possibilités nouvelles apparaissent
      — Instruction TUNE pour régler le crayon optique.
      — 16 couleurs sont utilisables.
      — Gestion de l’incrustation par un 5° paramètre de SCREEN.
      — SEARCH : recherche d’une chaîne de caractères
      Dans le DOS—NOS, les possibilités notées ont été intégrées.

      Dossier réalisé par Yann LE GALÈS et Jacques ELTABET
      Photos : Jean Georgieff et Xavier Testelin

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      Fiche technique M0 5
      Microprocesseur 6809 (1 MHz).
      Mémoire RAM : 48 K dont 32 K octets utilisateur.
      Mémoire ROM : 16 K pour moniteur et Basic Microsoft résident.
      Affichage : 25 l de 40 car ou 320 X 200 points et 16 couleurs.
      Clavier : 57 touches à déplacements. Mots clés saisis en une trappe.
      Trappe pour memo 5 cle 16 K octets à enfichage vertical.
      Options
      Crayon optique : 200 F
      Lecteur enregistreur de programmes :
      Extensions
      Manettes de jeux
      Communications
      Incrustation
      Digitalisation
      Unité de disquette
      Logiciels :
      – 5 memo 5 Vifi—Nathan et Answare
      – 9 cassettes MOS/TO7/7-70 To Tek et Vifi—Nathan
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      LE TO 7—70
      Le TO 7 est remplacé par le 7—70, un calibre plus étoffé et réservé aux amateurs. Le 7-70 est entièrement compatible avec le T0 7 tant au point de vue logiciels que périphériques. C’est une version à la technologie plus avancée qui est proposée tout en gardant le boîtier d’origine avec deux détails externes qui changent : un verrouillage par tirette de la trappe à memo 7 et la disparition du radiateur (fort coupant) à l’arrière par l’utilisation d’une alimentation à découpage plus moderne. Par contre l’intérieur a reçu un véritable lifting pour le rendre hautement concurrentiel. Comme le M0 5 il bénéficie d’une plus grande intégration et sa Carte mère passe de 78 à 35 circuits intégrés.

      Les améliorations propres au 7—70
      — 16 couleurs au lieu de 8.
      — 64 K de RAM extensible à 128 K_au lieu de 22 K extensible à 38.
      — Crayon optique haute résolution 320 x 200 au lieu de 40 x 25.
      — Clavier à déplacement comme pour le M0 5.
      — Possibilité de réaliser des incrustations.
      — Le 7-70 bénéficie de toutes les extensions du T0 7 déjà commercialisées ainsi que l’extension Teletel et des unités de disquettes double densité (160 K au lieu de 80 K octets).
      ————————

      A500+ / A1200 / CD32 et... Jaguar

      __sam__

        #280425

        Le brevet sur l’organisation originale de la mémoire graphique et l’affichage des couleurs est dispo >>ICI<<.

        Inventeurs: José Henrard et Michel Leduc
        Date: 1980

        Samuel.

        Amiga A500 + GVP530 (8Mo/fpu/mmu/scsi) - en panne 🙁
        A500 (+ 1Mo PPS), A1200 (Blizzard-IV/fpu/64Mo)
        A500 Vampire V2+ ^8^ 🙂
        (mais aussi TO8, TO8D, TO9. Groupe PULS.)

        vinzo

          #280426

          @Amitoo
          Merci, je vais me lire cela à tête reposée.

          Ce qui est drôle, c’est que mon responsable actuel a très bien connu cette période et a contribué au plan. Notamment en développant des logiciels d’initiation chez Totek puis Nathan.

          Le monde est petit.

          A1200 / Blizz. 1260@50 128MB / 4GBCF / 1084S
          A1200 / Blizz. 1260@50 128MB / 8GBCF
          A1200 ESCOM / Blizz. 1230@50 64MB / 4GBCF

          Tom

            #280430

            Merci à Vinzo et Amitoo, cet article est en effet très intéressant.

            Se serait vraiment bien si une video pouvait voir le jour sur le sujet, en approfondissant tout cela.

             

            __sam__

              #280437

              Un truc rigolo dans l’histoire du MO6. Les concepteurs avaient trop de place dans la ROM. Ils y ont intégrés leur tête digitalisée qu’on peut faire appaitre en appuyant simultanément sur M O et 6 dans l’écran de menu.

              Ca ne vaut pas les signatures et la marque de la patte du chien de Jay Miner dans les boitiers amiga 1000, mais c’est pas mal quand même comme anecdote.

              Attachments:

              Samuel.

              Amiga A500 + GVP530 (8Mo/fpu/mmu/scsi) - en panne 🙁
              A500 (+ 1Mo PPS), A1200 (Blizzard-IV/fpu/64Mo)
              A500 Vampire V2+ ^8^ 🙂
              (mais aussi TO8, TO8D, TO9. Groupe PULS.)

              Anonyme

                #280459

                Dommage que le successeur ne soit pas sorti ca aurait pu etre pas mal en effet

                __sam__

                  #280461

                  Le successeur 68000?

                  Samuel.

                  Amiga A500 + GVP530 (8Mo/fpu/mmu/scsi) - en panne 🙁
                  A500 (+ 1Mo PPS), A1200 (Blizzard-IV/fpu/64Mo)
                  A500 Vampire V2+ ^8^ 🙂
                  (mais aussi TO8, TO8D, TO9. Groupe PULS.)

                  Anonyme

                    #280464

                    Ouep

                    Amitoo

                      #280473

                      Sur le site “Obsolete Tears” il y a un autre article fort intéressant sur cette période, parue dans le SVM N°61 de mai 1989. Je le recopie ici pour faire un backup, après avoir corrigé les coquilles.

                      Vie et mort de quelques micro-ordinateurs français

                      LA SAGA DE THOMSON

                      Le 27 janvier dernier, le quotidien Les Echos révèle que Thomson abandonne la micro-informatique. Le constructeur français, après avoir vendu plusieurs centaines de milliers d’ordinateurs, quitte sur la pointe des pieds un théâtre agité, dont il fut l’un des principaux acteurs en France. Ceux qui, à l’école, font leurs premiers pas en informatique sur du matériel Thomson, ont désormais devant les yeux un morceau d’histoire industrielle. Celui de la micro-informatique Thomson, une décennie vécue à toute vitesse. En quelques années, se sont succédé balbutiements, succès, drames et mort. Une histoire complexe qui mêle stratégie industrielle, politique commerciale, enjeux politiques et querelles de personnes. Une saga qui a vu se succéder le meilleur et le pire, et qui s’arrête dans le flou et l’indifférence. Les contribuables, les enseignants, les élèves, en sont pour leurs frais, sans justification, et sans égards.

                      1979
                      DANS UN COIN DE LABORATOIRE, SUR LE SITE de l’usine Thomson de Moulins où sont fabriqués les produits hi-fi de la marque, un homme se penche sur des prototypes de cartes électroniques. José Henrard a été chargé par la société de mettre au point un prototype de micro-ordinateur familial. Comment cet économiste et sociologue, chercheur au CNRS, se retrouve-t-il ici? José Henrard a bidouillé, pendant tout l’été précédent, l’ordinateur de son frère, formateur en informatique. Coup de foudre… A la rentrée, en septembre, il s’installe dans un laboratoire à Jussieu pour mettre au point un ordinateur bien à lui. Nom de code : le RHM 16. Jusqu’à ce qu’un homme de chez Thomson passe par là, à la recherche d’un informaticien susceptible de travailler pour eux. Le professeur qui dirige le labo lui parle de José Henrard. En moins d’une heure, l’affaire est conclue : le pionnier de Thomson, ce sera lui. Il suivra l’aventure micro-informatique eu groupe jusqu’au bout. Le premier micro-ordinateur de la marque se doit d’être un produit grand public, capable de dédramatiser l’informatique et de s’imposer dans tous les foyers. José Henrard travaille volontairement en non-informaticien, en sociologue communicant. Et en visionnaire : la machine aura un jeu de caractères compatible avec celui du Minitel, lequel n’en était alors qu’à ses prémices; et pourra être dotée d’un module de communication ! De plus, un crayon optique facilitera le premier contact et rendra “plus amicale” cette boîte électronique un peu effrayante. L’idée maîtresse est de faire du micro-ordinateur une machine à apprendre et à communiquer.

                      1980
                      EN SEPTEMBRE, UN PROTOTYPE EST PRÉSENTÉ aux responsables de Thomson. Les caractéristiques sont, pour l’époque, remarquables. Le microprocesseur 8 bits 6809, choix imposé de sa génération. La mémoire vive est de 8 Ko, extensible à 32 Ko. Mais le plus frappant est la qualité graphique que le système offrira : une résolution de 320 x 200 points avec 8 couleurs. Un crayon optique sera fourni en standard. Sous son plexiglas transparent, la maquette de l’objet laisse les décideurs de Thomson, néophytes en la matière, perplexes : que peut-on bien faire d’un tel gadget ? Discussions animées toute la journée. Le soir même, José Henrard a le feu vert. L’usine de Moulins entame la mise au point du futur TO 7.

                      1981
                      UNE ANNÉE DE PRÉPARATION. THOMSON fourbit en secret sa nouvelle arme. L’idée d’un ordinateur à la maison gagne du terrain dans les esprits. Apple, qui réalise cette année-là un chiffre d’affaires de 334,8 millions de dollars, dont 25% à l’étranger, installe des bureaux européens à Neuilly. Tout un symbole… Et puis, un beau jour, arrive de Grande-Bretagne, une curieuse petite chose vendue par correspondance, baptisée ZX80 : un minuscule micro-ordinateur sur lequel débuteront des centaines de milliers d’adolescents de par le monde.

                      1982
                      THOMSON EST NATIONALISÉE, ALORS QUE son bilan de santé est alarmant (1 milliard de francs de perte). Alain Gomez prend la tête du groupe. En coupant les branches malades, il parvient peu à peu à le redresser. Pendant toutes les années à venir, au fil des restructurations, Thomson va recevoir des subventions en capital. Normal : son principal actionnaire est l’Etat, et Thomson travaille beaucoup pour le ministère de la Défense. Le gouvernement français a-t-il ainsi porté la micro-informatique française à bout de bras? Difficile de connaître la répartition de cet argent entre les différentes activités du groupe… Les subventions reçues spécifiquement pour la micro concerneraient essentiellement la recherche et le développement. Au fil des ans s’y ajouteront quelques millions dans le cadre du programme européen Eureka, quelques autres millions pour le futur projet d’ordinateur européen, etc. En tout, environ 25 millions de francs pour les subventions avouées. A l’extérieur du groupe, les sommes évoquées vont très largement au-delà… Mais pour l’heure, Thomson présente au SICOB de septembre 1982, les 100 premiers TO 7, accompagnés d’une trentaine de logiciels, signés Vifi-Nathan. Les journalistes de la presse spécialisée ou grand public ne tarissent pas d’éloges sur ce produit à la fois français, astucieux, original et d’accès facile : “exceptionnelle qualité de l’image, du graphisme, des couleurs” (Audio magazine), “un aspect ludique qui devrait séduire les Microsoft très puissant et suffisamment plus réticents” (01 Hebdo), “un Basic Microsoft très puissant et suffisamment souple pour ne pas décourager le néophyte” (Libération)… Un véritable plébiscite, mâtiné de chauvinisme! De fait, le TO 7 bénéficie d’avantages non négligeables : une alimentation intégrée, une liaison avec un téléviseur assurée par un câble Péritel, ce qui offre une bonne qualité d’image, un clavier AZERTY (mais les caractères accentués ne sont obtenus que par combinaison de touches !), la documentation est bien sûr en français. Toutes caractéristiques suffisamment rares alors pour être appréciées. Le clavier à membrane, solide mais peu favorable à une frappe rapide, est certes critiqué, mais l’environnement périphérique et logiciel annoncé emporte l’adhésion. Le point noir : un prix élevé de 7 000 F. La commercialisation est d’abord assurée par des hommes plus familiers des téléviseurs, mais les ventes démarrent quand même plutôt bien. José Henrard vend ses premiers micro-ordinateurs à l’Education Nationale, qui a entamé un plan de formation des professeurs depuis 1979, et commence à équiper écoles et collèges.

                      1983
                      LE 1ER SEPTEMBRE, THOMSON CRÉE LA SIMIV, une structure dédiée à la micro. La Société Internationale de Micro-Informatique et de Vidéo, sera chargée de concevoir la stratégie, et la politique de recherche et développement de la micro pour le groupe, ainsi que de la commercialisation. Jean Gerothwohl en prend la direction. Il sera le stratège de la SIMIV jusqu’à fin 1986. Un changement de cap pour ce publicitaire, chargé de gérer le budget Apple en Europe à l’époque où il travaillait à l’agence Léo Burnett ! Ancien condisciple d’Alain Gomez sur les bancs de Sciences Po, ami de Jacques Attali, son arrivée fait grincer bien des dents à la branche “grand public”, chez ceux que gêne ce “marquage à gauche”. D’autant plus que dans le groupe, beaucoup ne croient pas à la micro-informatique, activité qualifiée de “gadget”. Le “parachute” se met quand même au travail : écrans de publicité, conférences et dossiers de presse, promotions spéciales pour Noël…, Les ventes décollent. A Bagnolet, son équipe, constituée d’une quarantaine de passionnés de la micro, y croit dur comme fer, sous les regards incrédules des autres départements. “Beaucoup d’entre eux n’en revenaient pas : c’était pratiquement la première fois qu’ils voyaient un produit nouveau marcher chez Thomson !”. Dans un groupe qui a la réputation de peu communiquer, faire parler d’un produit à l'”extérieur” est déjà une révolution. Daniel Gras, chargé de la mise en place des technologies nouvelles, successivement auprès d’Alain Savary, puis de Jean-Pierre Chevènement, rencontre Jean Gerothwohl : “un interlocuteur de qualité”, dit-il. “En tablant sur l’éducatif, il jouait le long terme et voulait ainsi créer pour Thomson une image qui dure. La SIMIV s’intéressait aussi aux logiciels, parce qu’elle avait compris que nous étions acheteurs d’un environnement complet. Gerothwohl était créatif, dans groupe ne sait pas gérer des opérations marketing audacieuses…” En décembre 1983, le prix du TO 7 a fortement baissé : l’unité centrale ne coûte plus que 3 250 F, auxquels il faut rajouter 500 F pour la cartouche basic. C’est plus cher que l’Oric 1 ou le ZX Spectrum de Sinclair, sensiblement le même prix que le Commodore 64 en version SECAM, beaucoup plus abordable que l’Apple IIe, qui coûte plus de 11 000 F sans lecteur de disquettes ni moniteur! Le numéro 1 de SVM, qui paraît ce même mois, souligne les qualités pédagogiques de la machine. Mais déjà, Thomson prépare de nouveaux produits, toujours en 8 bits, toujours avec le microprocesseur 6809. Le constructeur entend réussir à imposer son propre standard et en profite pour corriger les premières erreurs de jeunesse. Le clavier plat du TO 7 “plus pratique pour essuyer la confiture”, mais au look “toile cirée”, avec ses touches camouflées sous le plastique, adoptera – c’est promis – un profil plus classique.

                      1984
                      DÈS JANVIER, LE TO 7 BAISSE ENCORE DE prix, à 2 900 F. Les acheteurs de Noël sont contents… C’est qu’il faut faire place nette pour accueillir les petits nouveaux : le MO 5 et le TO 7-70, qui arrivent en mai, et reçoivent le meilleur accueil. Le MO 5, au prix de 2 390 F est taillé pour concurrencer directement les machines anglaises, Oric ou Spectrum. Le TO 7-70, avec ses 64 Ko de mémoire vive peut se battre à armes égales avec le Commodore 64. Un ennui pour le MO 5 : il n’est pas compatible avec le TO 7, et oblige les éditeurs de logiciels à corriger leurs programmes.
                      Répondant à un appel d’offres lancé par l’UGAP (l’Union des Groupements d’Achat Public, la centrale d’achat de l’administration), Thomson fait sa première percée importante dans l’Education Nationale : un marché est conclu portant sur la livraison de 40 000 MO5 et TO7-70, sur les 5 ans à venir.
                      La ligne stratégique de la SIMIV est confortée : du pédagogique avant tout, même si ce choix est moins payant à court terme. Le constructeur s’associe avec Nathan pour élargir une gamme de logiciels un peu <>. Dans le même temps, Jean Gerothwohl voit poindre la menace du standard MSX, une famille d’ordinateurs soutenue par de nombreux constructeurs japonais et par Microsoft, le géant américain du logiciel. Le PDG de la SIMIV se livre alors, dans les colonnes de SVM, à un vibrant plaidoyer pour une micro-informatique familiale européenne. Un partenaire est nécessaire : ce doit être Philips, affirme Gerothwohl.
                      Cette année-là, Jean-Jacques Servan Schreiber, alors président du Centre mondial de l’informatique, persuade le gouvernement qu’il faut mettre l’informatique dans les écoles. On y trouve déjà environ 50 000 micro-ordinateurs, dont 10 000 TO 7. Mais il faut passer à la vitesse supérieure. JJSS milite pour des Macinstosh d’Apple simplifiés, construits en France, éventuellement sous licence, par… Thomson ! Tractations, discussions, lobbying poussé de tous les constructeurs français et étrangers : les négociations dureront six mois.
                      Un dîner à l’Elysée réunira même autour de François Miterrand, président de la République, John Sculley et Steve Jobs, les deux principaux dirigeants d’Apple. Selon Sculley, le président donna alors son accord de principe. Steve Jobs, JJSS et Gaston Deferre auraient même été jusqu’à survoler la région de Marseille en hélicoptère pour repérer l’emplacement de la future usine.
                      Mais l’hypothèse Apple est finalement repoussée : même simplifié, le Mac aurait encore couté 10 000 F environ. Trop cher pour permettre une diffusion de grande ampleur. Le dossier n’aurait pas été suffisamment étayé, les délais trop longs… Aujourd’hui, chacun y va de sa propre explication, sans lever clairement le voile sur cet épisode.
                      Mais le refus est définitif : car l’enjeu est maintenant de l’ordre de la stratégie industrielle nationale. Le gouvernement prend la décision de choisir un constructeur de l’Hexagone pour favoriser une filière électronique française. Une fois cette contrainte donnée, rappelle Daniel Gras, l’éventail devenait passablement restreint. Il ne restait guère que Thomson. Car si les compatibles IBM PC avaient l’avantage de leur standard, chaque machine aurait coûté à l’époque entre 20 et 25 000 F! Celles de Thomson souffraient de leur standard limité, mais avaient de solides avantages : un rapport qualité-prix intéressant, une conception astucieuse. Le choix s’est donc porté au final sur Thomson, à la fois pour des raisons d’ergonomie pédagogique, de réalisme économique et de politique industrielle. Un choix qui n’a d’ailleurs jamais été fondamentalement remis en cause, même par René Monory, ministre de l’Education de la Cohabitation en 1986, qui avait auparavant équipé son propre département en TO 7-70. Autre atout de la solution Thomson : Léanord, entreprise lilloise, avait conçu dès 1982 le “Nanoréseau”, permettant de connecter entre elles jusqu’à huit machines Thomson, en utilisant un micro-ordinateur plus puissant comme tête de réseau. Un atout pédagogique, puisque ce dernier permet de conduire et de contrôler les “nano-machines”, tout en multipliant leurs potentialités par la distribution de logiciels. Sur le front européen, septembre 1984 charge de lourds nuages le ciel de Thomson : Philips trahit le constructeur national, et rejoint le clan MSX.

                      1985
                      LAURENT FABIUS ANNONCE OFFICIELLEMENT le 25 janvier, le plan “informatique Pour Tous”, ou IPT. L’idée : que tout un chacun puisse apprendre à maîtriser les nouvelles technologies. Près de 2 milliards de francs de crédits spéciaux sont finalement dégagés. Objectif : 120 000 ordinateurs à installer dans les écoles et lycées de France. Le Nanoréseau de Léanord étant le nerf de l’opération, un appel d’offres est lancé par l’UGAP pour les têtes de réseaux. Sont retenus Bull, Logabax, SMT Goupil, Léanord et Matra. 9 000 Exelvision sont installés dans les écoles. Léanord, seul sur son créneau nanoréseau empoche un contrat de 124 millions de francs.
                      En revanche, pas d’appel d’offres UGAP pour Thomson. La centrale d’achat se contente d’élargir le marché passé un an auparavant avec Thomson; ce marché dit “négocié” fera d’ailleurs quelque peu tiquer la Cour des comptes. 108 400 machines – MO 5 et TO 7- 70 – sont commandées. A des prix très serrés. Peu de marge donc pour Thomson qui reçoit tout de même un pactole de 426 millions de francs. Ce n’est pas le “marché du siècle”, mais en tout cas celui de la décennie. Et surtout, il ouvre des perspectives vertigineuses sur le marché domestique français. Les écoliers ou les lycéens voudront, à la maison, la même machine qu’à l’école, les collectivités locales ou les établissements complèteront les achats IPT et, plus tard, se rééquiperont forcément avec un matériel du même constructeur pour conserver une architecture homogène. L’avenir de la SIMIV semble donc bien assuré.
                      Comment Thomson remplit-il ce contrat ? L’UGAP et la direction des lycées et collèges s’accordent à reconnaître que les commandes ont été honorées dans les temps, les 40 000 sites livrés comme prévu, à quelques mois près. “Un glissement presque obligatoire, compte tenu du volume concerné.” En revanche, la maintenance et l’entretien posent davantage de problèmes : “Thomson nous les facturait à des prix prohibitifs”, se souviennent les responsables de l’époque à la direction des lycées et collèges. “Tant et si bien que nous avons choisi d’en occuper en interne. On avait parfois l’impression que le constructeur se souciait exclusivement ses propres intérêts.” Quelques faiblesses aussi côté matériel : “le lecteur de cassettes du TO 7-70 était vraiment faible et les disquettes vendues à un prix prohibitif… Sans oublier les versions successives MO 5, pas tout fait compatibles entre elles !”
                      Pendant toute cette année, les hommes de la SIMIV débordent d’activité. A cause du plan IPT, bien sûr, mais aussi pour le lancement d’un nouveau modèle avec lequel Thomson entend concurrencer l’Apple II. Dans le feu

                      PARLE PLUS BAS…
                      “Je VEUX BIEN VOUS PARLER MAIS à condition de ne pas être cité. Je préviens, mon beau-frère est avocat !” Ambiance… L’avertissement de cet ancien de la micro Thomson a le mérite d’être clair. Tout comme l’ont été – quoique moins désagréablement menaçants – ses ex-collègues. Tous, sans exception, ont tenu à conserver leur anonymat. Certains, en partant, auraient reçu quelques émoluments pour les dédommager du mutisme requis. D’autres disent craindre des représailles. Et il est plus facile de critiquer ou de s’autocritiquer à visage masqué.
                      Pour ceux d’entre eux qui travaillent encore dans le groupe, le problème ne s’est pas posé : aucun n’a voulu répondre à la moindre question. Pas même la direction de la communication, la mal nommée, interrogée fin février : “on ne va pas revenir sur cette histoire de micro-informatique! Vous savez, cela n’a jamais été une activité importante pour nous. D’ailleurs c’est déjà la vieille histoire”

                      B.M.
                      De l’action, Thomson ne semble pas voir que l’Apple II est déjà une machine du passé, que l’Atari ST et l’Amiga de Commodore s’annoncent, et surtout qu’un certain Amstrad mine le marché de l’informatique de loisirs depuis le mois de janvier, avec son CPC 464 proposé à 4 990F avec un moniteur couleur. Autocritique de la SIMIV : “Occupés à nous défoncer, nous avions oublié de regarder le marché… ” Un oubli d’autant plus regrettable, que le nouveau venu casse les prix et se lance sur le créneau “jeux”, plus vendeur que le 100% “utile” auquel s’accroche la micro Thomson. En 1985, Thomson ne vendra que 250 000 machines, au lieu des 400 000 prévues. Le début d’une longue série d’objectifs commerciaux non tenus.
                      François Robineau, ex-responsable des logiciels éducatifs chez Nathan, entre chez Thomson pour créer une unité autonome d’édition de logiciels, pour accompagner le développement des machines. Un choix de long terme. Ce sera FIL, France Image Logiciel, dotée d’un capital de 10 millions de francs, également partagé entre la CAMIF (Centrale d’achat des enseignants), Answare (filiale du groupe CGE) et Thomson. La nouvelle nouvelle société travaille en synergie avec Thomson , et joue, après avoir assuré l’intendance des “valises-logiciel” du plan IPT, la carte du logiciel professionnel et des jeux.
                      Forte de son succès IPT, la SIMIV décide de se lancer dans l’export. Et choisit l’Allemagne, un “mythe” pour tous ceux qui veulent vendre à l’étranger, et aussi un des marchés européens les plus difficiles à pénétrer… Une subvention de 15 millions de francs, une filiale Thomson GMBH forte de 20 personnes basée à Francfort, le TO7-70 et MO5 recarrossés pour l’occasion, 20 millions de campagne publicitaire, un objectif : “prendre 10% du marché en 1986″…
                      Pourtant, la SIMIV y perd sa chemise : 25 millions de francs de perte. La micro Thomson ne réussira jamais à percer à l’exportation. Pour quelques dizaines de milliers de machines vendues via Olivetti en Italie, et un marché conclu d’Etat à Etat avec l’Algérie (35 millions de francs pour des TO7-70), les échecs se succèdent : URSS, Inde, Argentine, Espagne… Aucune tentative n’aboutit. Thomson reste de force sur un marché français trop étroit, et inexorablement envahi par les produits bon marché d’Asie du Sud-Est. Pendant ce temps, à l’usine Thomson de Saint-Pierre-Montlimart, dans le Maine-et-Loire, le nouveau micro prépare sa sortie.
                      En septembre, le TO 9 est lancé avec strass et paillettes, dans le cadre d’une fastueuse soirée au Palais de la Découverte, où se presse le Tout-Paris. Toujours avec un microprocesseur 6809, plus haut de gamme que ses prédécesseurs et sur des concepts de convivialité, inspirés de Macintos, le TO 9 est une machine séduisante, sérieuse. Mais elle est chère (8 990 F sans écran), et la compatibilité ascendante garantie par le constructeur avec le TO7-70 s’avère plus problématique que prévue. De plus, l’un des deux logiciels intégrés en mémoire morte, Fiches et Dossiers, est farci de bugs : les 10 000 premiers modèles seront à revoir. Les fichiers se mélangent, refusent de revenir à l’écran ou disparaissent carrément… La SIMIV bat encore une fois sa coulpe. Absorbées par le marché IPT, ses équipes n’ont pu se consacrer pleinement au lancement du TO 9… Une désinvolture qui passe mal auprès de la clientèle, malgré le remplacement des machines défectueuses. A la SIMIV, on est plus à l’aise dans la prospective. Après la tentative infructueuse auprès de Philips, un accord est signé en septembre avec l’italien Olivetti et l’anglais Acorn, passé dans le giron du précédent au mois de mars. “Olivetti, ce sont les plus intelligents et les plus stratégiques, déclarait Jean Gerothwohl à SVM en mai 1986. A nous deux, nous couvrirons le marché européen”. La SIMIV veut mettre au point avec l’italien et l’anglais un standard européen de micro-ordinateur 16 bits, dans le domaine de l’éducation et de la productivité personnelle. Stratégie à long terme toujours : Jean Gerothwohl continue à vouloir fabriquer en Europe pour y conserver un substrat industriel. Et à croire au micro-ordinateur familial.

                      QUE FAIRE EN CAS DE PANNE ?
                      LES PROPRIÉTAIRES DE MICRO-ORDINATEURS Thomson doivent-ils désormais prier pour que leur matériel ne tombe jamais en panne ? A priori, non. Le constructeur s’est engagé à maintenir ses stocks de pièces détachées durant sept ans. “Nous terminerons notre activité commerciale la tête haute”, affirme Fabrice Raoul, chef des ventes de Thomson Micro-informatique. La plupart des distributeurs de matériel Thomson se montrent d’ailleurs confiants : “nous n’avons jamais eu de problèmes maintenance avec Thomson. On trouve des pièces de rechange facilement mêmes pour des micros qui ne sont plus fabriqués depuis des années. De toute façon, Thomson est une entreprise trop importante nous lâcher du jour au lendemain”, explique-t-on, par exemple, chez IDC-Gestion, à Marseille. Même son de cloche à la FNAC : “Thomson n’est pas une société-fantôme : elle arrête la micro mais conserve un réseau de distribution et maintenance”, souligne le responsable du rayon micro-informatique de la FNAC-Montparnasse. En revanche, à l’UGAP (Union des Groupements d’Achats Publics), l’un des gros distributeurs de matériel Thomson, notamment auprès de l’Education nationale, on émet quelques réserves : “nous avions déjà enregistré de plus en plus de problèmes pour l’approvisionnement en pièces de rechange”, note le président, Alain Gilette. En fait, l’importance du parc des micro-ordinateurs Thomson installés offre sans doute, à elle seule, une garantie : comme le souligne Fabrice Raoul, “on ne peut pas se permettre de mettre la clé sous porte du jour au lendemain quand on a quelque 700.000 micros dans la nature et qui s’appelle Thomson”. Enfin, les risques sont encore moindres avec les compatibles IBM PC, la plupart de leurs composants étant tout à fait classiques.

                      1986
                      Au SICOB DE PRINTEMPS, JEAN GEROTH-wohl annonce la sortie du micro-ordinateur 16 bits pour le mois d’avril 1987. Afin de répondre aux baisses d’Apple sur l’Apple II, Thomson révise les prix du TO 9 : pour l’ancien prix de l’unité centrale, on a désormais en plus un moniteur couleur. En septembre, “Thomson tourne une page. En se débarrassant, d’un trait expéditif, d’une gamme vieillotte et hétérogène, obsolète et manquant de compétitivité, notre constructeur national repart à l’attaque d’un marché battu brèche. Le sérieux avec lequel semble avoir été étudiée la nouvelle fait penser à autre chose qu’un simple feu paille”. SVM salue ainsi la sortie des MO 6, TO 8 et TO 9. Mais dans le même numéro, SVM présente, en exclusivité mondiale, le PC 1512 d’Amstrad. Une nouvelle génération de machines, plus sérieuses, polyvalentes, moins chères et… compatibles IBM PC, arrive.
                      La bonne qualité de la nouvelle gamme Thomson ne permet pas au constructeur de revenir au premier plan. Sa branche “grand public” confirme son recentrage vers la télévision. Des rumeurs commencent à circuler : “il faut arrêter les activités qui ne génèrent pas beaucoup d’argent et demande du cash”. La micro-informatique courbe le dos. Trois ans plus tard, les acteurs de l’époque y voient le signe avant-coureur de leur futur arrêt de mort. “La décision d’arrêter la micro a été prise à ce moment-là. Mais cela ne pouvait être dit officiellement puisque nous étions encore engagés dans le plan IPT.” Cette hypothèse éclairerait en tous cas les heurts et malheurs vécus par la SIMIV durant toute cette année, où avec 160 000 ordinateurs vendus, les objectifs prévus ne seront atteints qu’aux deux tiers.
                      En décembre, il est décidé de mettre fin à la coopération avec Olivetti et Acorn. Le prototype que Thomson a mis au point seul restera dans les placards. On pourra le regretter longtemps : tous ceux qui ont pu approcher l’ordinateur ne tarissent pas d’éloges sur la qualité du travail réalisé par l’équipe de José Henrard. Le 16 bits de Thomson était doté d’un microprocesseur 68000 et du système d’exploitation multitâche OS/9- 68000. C’est la fin du rêve européen, de la création d’un standard qui aurait permis de se frotter aux compatibles IBM PC, au Macintosh, à l’Atari ST, à l’Amiga. Le motif alors avancé par la direction générale tient en deux mots : cher et mégalo. Jean Gerothwohl se voit reprocher les pertes de son secteur vidéo, puisque la SIMIV chapeaute de façon assez étonnante deux activités aussi étrangères que la micro-informatique et la vidéo institutionnelle. Ce trou développe la controverse : est-il “imputable à de graves erreurs gestion des responsables la SIMIV” ou “une peau de banane glissée sous ses semelles, pour la faire tomber plus vite” ? Des querelles d’hommes se font jour. Et surtout, entre la micro et le “grand public”, la tension monte, les incompréhensions se multiplient; le dialogue déjà difficile devient quasi inexistant.
                      “Le groupe aurait dû assister Gerothwohl avec des organes de gestion mieux adaptés, remarque Daniel Gras, qui a suivi attentivement les aléas ses anciens partenaires. Il y avait dans cette structure une créativité stratégique et de produits, qu’on laissé pousser comme plante trop vivace. Tout d’un coup, on lui a versé un coup de désherbant en regardant ailleurs. Cette structure a trop servi pour des stratégies de carrière et comme exutoire à des rivalités personnelles”.
                      La SIMIV disparaît purement et simplement. Elle est intégrée à la COFADEL -compagnie franco-allemande d’électronique -et perd du même coup son nom, une bonne partie de ses effectifs, ainsi que Jean Gerothwohl et Robert Kaplan, respectivement président et vice-président… José Henrard et son équipe émigrent en Californie : le nouveau département micro-informatique y englobe désormais celui des moniteurs.
                      Les quarante “rescapés” parisiens se sentent considérés comme des “pestiférés” : “L’étiquette ex-SIMIV n’était pas vraiment bien vue! D’ailleurs nous étions isolés à un même étage. Mais nous continuions à y croire !” Feu de paille ? A la fin de l’année, l’ordinateur 8 bits est en passe d’être condamné, et le ralliement au standard IBM PC annoncé. La fabrication des MO 6 et TO 8 est transférée en Corée. L’usine de Saint-Pierre-Montlimart, près d’Angers est définitivement fermée ; quatre cent cinquante emplois sont supprimés. Thomson change d’un coup sa ligne directrice : fini le standard européen. Le groupe s’aligne sur le plus grand nombre et veut désormais jouer la partie en se battant sur les prix. Un faisceau de décisions qui rend désormais impossible toute stratégie autonome. Le pari du “long terme utile et européen” est abandonné, sans avoir vraiment eu le temps de démontrer sa viabilité. Cette “internationalisation” de l’activité micro-informatique altère singulièrement les relations entre l’Education nationale et son fournisseur : “pendant 6 mois, l’approvisionnement a été pratiquement nul. On nous répondait que la Corée saturait à l’export, que plus aucun avion-cargo n’était disponible… Jusqu’aux grèves étudiantes qui portaient responsabilité des retards ! La direction générale était aux abonnés absents”.

                      1987
                      A LA COFADEL, LES ANCIENS DE LA SIMIV continuent à y “croire”. Malgré la difficulté de “faire vendre des ordinateurs à des directeurs de collèges par des vendeurs machines laver” ou l’impossibilité d’imposer un produit dans une structure qui avoue ne rien y connaître.
                      Le nouveau plan “13 000 micros” se prépare. Le cahier des charges de l’appel d’offres exige des compatibles IBM PC-AT pour les lycées et des PC-XT pour les collèges. Au département micro, on se dit prêt à répondre à l’appel d’offres de l’UGAP, même si l’Education nationale estime aujourd’hui que le cahier des charges était trop haut pour le groupe. Finalement, Thomson ne tentera même pas sa chance : la direction générale décide de ne pas participer, estimant ne pas être compétitif.
                      La gamme de compatibles IBM PC de Thomson, les TO 16 PC, PCM et XP, fait son entrée sur le marché en septembre, au moment où la division “moniteurs” ferme. Douze mille machines seront écoulées en novembre et décembre. Chiffre d’affaires de l’année pour la micro : 300 millions de francs et 7 millions de résultats. Mais seulement 10 000 ordinateurs vendus en tout.
                      De son côté, en proie à des problèmes de gestion et de stratégie, FIL propose un plan de redressement à ses actionnaires. Thomson refuse d’y souscrire. En mars 1987, la CAMIF prend le contrôle de la société.

                      1988
                      L’UGAP SOLDE SES DERNIERS VERSEMENTS à Thomson, pour le plan IPT. Et passe commande de 4 200 machines à un prix moyen de 3 000 F, le parc de logiciels ayant fidélisé une partie des utilisateurs scolaires. Un pseudo-portable Thomson, le PC2, est présenté discrètement au SICOB de printemps, un AT attend dans les cartons. En avril, le mensuel 50 millions de consommateurs sacre le TO 16 “meilleur ordinateur compatible PC”, avec un prix compétitif de 5900 F.
                      Mais en dépit de ces “signes extérieurs” de développement, le moral de la micro se dégrade, “nous sentions une volonté évidente de ne pas dépenser un centime pour cette activité”, inertie qui pèse lourd sur le chiffre d’affaires de l’activité : il sera de 40% inférieur aux prévisions. Thomson ne vend que 60 000 micros sur les 150 000 prévus. Les hommes de la micro-informatique se battent “comme Don Quichotte contre les moulins à vent”. Du moins ceux qui restent : les démissions se succèdent tout au long de l’année. Les rumeurs s’amplifient, à l’intérieur comme à l’extérieur. Le 22 décembre, FIL dépose son bilan.

                      1989
                      “Thomson ABANDONNE LA MICRO-INFORMATIQUE” : la nouvelle, enfin écrite noir sur blanc, tombe le 27 janvier, via un article publié dans Les Echos ! “les clients nous l’avaient annoncé un mois avant sans que’on ait été prévenus de rien !” Le silence toujours… “on a vraiment le sentiment d’avoir été manipulés comme de vulgaires pions”. Une impression partagée par les utilisateurs de machines Thomson, et tout particulièrement l’Education nationale. “C’est vrai, explique-t-on à la Direction des lycées et collèges, cette défection ne nous pose pas de graves problèmes. Dès 1985, nous nous étions organisés pour pouvoir fonctionner sans eux. Mais cela montre une réelle désinvolture à notre égard. On ne vend pas de la micro comme du micro-onde…” Exemple cité à l’appui : à l’époque d’IPT, Thomson s’était engagé sur 5 ans pour les pièces détachées. La moitié des accessoires du marché originel ont déjà disparu du catalogue ! Le groupe finit par confirmer l’arrêt de son activité micro-informatique. Son désengagement définitif interviendra le 1er janvier 1990.
                      Motif avancé : face à la concurrence internationale, Thomson ne peut plus se permettre de se disperser. Une décision cohérente dans une stratégie de recentrage sur deux activités uniques : l’électronique grand public avec la télévision et la vidéo, et l’électronique de défense.
                      Mais le noyau dur de la micro-informatique, aujourd’hui dispersé, se sent trahi : “Nous sommes à la fois tristes et amers après cet énorme gâchis : nos produits étaient bons, notre équipe était fiable, compétente passionnée…” Chez Thomson, la micro-informatique n’a pas seulement été une péripétie industrielle. Elle a aussi marqué des parcours humains.

                      A500+ / A1200 / CD32 et... Jaguar

                      Anonyme

                        #280476

                        Amitoo

                          #280479

                          Ce que je retiens des deux articles, c’est qu’on voit qu’il n’a pas eu de véritable vision au départ. On demande à un docteur en socio-économie et un mécanicien de faire un prototype dont l’architecture, finalement, servira de bout en bout dans la vie du produit. Non pas qu’ils se soient mal débrouillés mais ils ont du tout apprendre. C’est un fou quand on sait que Thomson-CSF est une boite d’électronique à la base.

                          Chez Commodore ce n’était guère mieux quand on sait comment le VIC 20 puis le C64 sont apparus. Mais les équipes Commodore avaient du savoir-faire, elles venaient de loin avec le PET.

                          En fait on se rend compte que toutes les machines de cette époque sont sûrement le fruit du travail de très peu de personnes à chaque fois. Je pense que pour le Spectrum c’est pareil et il faudrait savoir du côté de Atari quelles étaient les équipes avec lesquels travaillait Jay Miner. Chez Apple ils étaient deux : Wozniak et un électronicien qui aurait rendu la conception réellement utilisable.

                          Je pense qu’il n’y a que chez IBM que ça a du se passer différemment mais c’est une supposition.

                          L’aventure européenne décrite dans le deuxième article m’a bien intéressée et bien fait rigoler : on essaye d’imposer notre produit bien moyen au lieu d’essayer de définir un produit commun performant.

                          A500+ / A1200 / CD32 et... Jaguar

                          zouzou

                            #280480

                            Avec ce “plan”, mon école de 30 élèves maternelle à CM2 tout compris (quoi sasfépu?) a reçu un T07-70 tout neuf, mais sans logiciels…En soi il a quand même malgré lui formé mon futur…

                            Phase 1 : recopie le code, et çà marche pas!

                            Phase 2: on lance le jeu le pendu, on part en récré, et des fois le jeu été arrivé au bout de la phase chargement, et là longue file d’attente pour jouer (20 élèves * 5 minutes)

                            Phase 3: Rangé dans le placard pour éviter les phases de frustration collective et autres bagarres

                            Tout çà en une année, et on l’a pas revu

                            Arrivé au lycée (F3) pas de cours d’informatique le prof était accoc à la mécanique et ne savait rien des ordis. Bon j’y suis allé pour valider un choix en informatique…

                            BTS, informatique, lamentable, l’image: au bout de trois mois, le prof principal après avoir dépensé fortune en imprimante réseau et réseau au top windows 3.11 nous annonce qu’il ne pourra faire mieux qu’imprimer une page toutes les 10 minutes “une limitation du hub”.

                            L’autre prof, nous faisait des cours de C++ (donc objet) et corrigeait les copies en recopiant les modèles dans un logiciel (windev? poweramc? je sais plus) si le logiciel gueulait, c’est que la copie ne méritait pas une bonne note (voilà le niveau…)

                            Heureusement dans tout çà que mon papa m’a acheté un amiga en classe de 4ème, et qu’un prof de math a su me mettre sur la voie de la programmation en pascal…

                            Après l’université, bein j’ai fui au bout de 2 mois parce que 2 jours de math par semaine, puis anglais/français/allemand/compta, puis des cours d’info en totale autonomie ‘vous avez le cours, le tp, démerdez vous’, c’est tout à fait normal apparement.

                            Bon plus tard j’ai repris les cours avec le CNAM, et j’ai enfin pu me régaler avec de vrais pros qui savent de quoi ils parlent et son investis dans la transmission.

                            Bon, suis devenu….prof d’informatique…(pas au cnam des fois que certains pense que c’est de la pu déguisée)

                            En soi, ce plan aura amorcé qq chose chez moi, mais bof

                             

                             

                            De l'Amiga et bien d'autres ici:

                            http://tutosproc.blogspot.fr/

                            JiDeWe

                              #280488

                              punaise, vous en avez eu de la chance, quand la révolution pour moi ça a été de passer au stylo bille (brouillon) et encre (devoir et exam)  en CM,  après le CE complet à la plume sergent major et l’encrier…..

                               

                              1 A500 2mo, 1 A500 512ko +ACA500+, 1 Atari 520Ste 4mo + UltraSatan dual, Un Falcon030 "résurrectioné", un MSX2 8235 avec Carnivore2, un MSX28250 (fmstéréopack, music mode et imprimante et quelques D7 et KTouche ).
                              maxime perpétuelle : si je cours en zigzag ce n'est pas pour éviter le balles, mais les c..s, et si un cachalot vient sur ton babord, il est prioritaire, sur tribord aussi... (B.M.)

                              __sam__

                                #280489

                                Ce que je retiens des deux articles, c’est qu’on voit qu’il n’a pas eu de véritable vision au départ. On demande à un docteur en socio-économie et un mécanicien de faire un prototype dont l’architecture, finalement, servira de bout en bout dans la vie du produit. Non pas qu’ils se soient mal débrouillés mais ils ont du tout apprendre. C’est un fou quand on sait que Thomson-CSF est une boite d’électronique à la base.

                                Ca n’est pas ce que je retiens. L’architecture est bonne. Tous les articles la mettent en avant “astucieuse”, “bien pensée”. Non ca n’est pas pour des problèmes techniques que ca a coulé, mais comme toujours pour des problèmes de stratégie de grosses boites françaises dans lesquelles les politiques (et autres mauvais gestionnaires, comme celui qui a décidé d’exporter en Allemagne, marché très difficile à l’époque) passent leur temps à s’ingérer et faire prendre de mauvaises décisions.

                                Le choix d’ignorer la filière jeu au profit des applis “sérieuses” (comprendre truc luo éucatif chiant) a aussi fait mal quand l’amstrad est arrivé. Je me souviens des discussions à la maison autour du choix du 1er micro-ordi: moi=”l’amstrad c’est bien, il y a plein de jeux” parents=”un ordi c’est un investissement, c’est pas fait pour jouer. Le thomson a tout plein de logiciels éducatif. C’est très bien pour l’avenir”. Alors que bon le niveau tout pourri des éucatifs fait que passé 6mois on y revient plus. La partie ludique est nulle, et la partile éucative est dépassée au bout de 6 mois. Alors qu’un bon jeu, encore 30ans plus tard on y revient encore. La encore privilégier l’éducatif contre les jeux était un mauvais choix stratégique. Mais matériellement, la solution Thomson n’a rien à envier aux Oric, Matra-Alice et autres Phillips-VG5000 ou ExcelVision de l’époque, sauf peut-être la présence d’un chip audio dédié. Encore que avec le simple buzzer certains s’en sortaient très bien (lancer le jeu Sapiens, ou écoutez la synthèse vocale du jeu Karaté dire “1 joueur”, “2 joueurs” etc.)

                                Samuel.

                                Amiga A500 + GVP530 (8Mo/fpu/mmu/scsi) - en panne 🙁
                                A500 (+ 1Mo PPS), A1200 (Blizzard-IV/fpu/64Mo)
                                A500 Vampire V2+ ^8^ 🙂
                                (mais aussi TO8, TO8D, TO9. Groupe PULS.)

                                modulo

                                  #280526

                                  J’ai retrouvé le bouquin Silicium.

                                  J’utilise le droit à la citation pour proposer quelques scans, mais ça ne représente qu’un tiers de l’article (bien que le bouquin soit assez vieux, je crois qu’il y a des rééditions).

                                  Silicium a un site web et un forum si vous souhaitez les tanner pour savoir où ils ont eu leurs informations 🙂

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